Alors que les nations se mobilisent pour garantir que chaque enfant reçoive une éducation, une dure réalité est apparue. Les données récentes de l’UNESCO révèlent un déficit mondial de 44 millions d’enseignants, soulignant la nécessité urgente de résoudre la crise pour une génération universellement instruite. Ces chiffres inquiétants indiquent une tendance inquiétante: 9 % des enseignants du primaire ont quitté le domaine de l’enseignement en 2022, soit presque le double du taux d’abandon de 4,6 % en 2015.
Audrey Azoulay, la directrice générale de l’UNESCO, s’est exprimée sur la situation. Elle a souligné le rôle sociétal essentiel que jouent les éducateurs et a exprimé ses inquiétudes quant aux défis croissants auxquels la profession est confrontée, soulignant la nécessité d’apprécier, de former adéquatement et de soutenir plus efficacement les éducateurs. L’étude de l’UNESCO a mis en évidence à la fois les progrès et les obstacles persistants. La bonne nouvelle: le déficit d’enseignants a diminué, passant de 69 millions en 2016, tandis que l’Asie du Sud a réduit sa pénurie de près de moitié, à 7,8 millions.
À l’inverse, l’Afrique subsaharienne, qui représente un tiers de la pénurie mondiale, n’a connu qu’une amélioration marginale. Il manque encore 15 millions d’enseignants dans la région pour atteindre l’objectif de développement durable, visant à garantir à tous l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2030. Même si beaucoup perçoivent cela comme un défi exclusif aux pays en développement, même les pays riches ne sont pas à l’abri. Les enseignants du monde entier sont aux prises avec des problèmes allant d’un stress accru, de fournitures insuffisantes et de salaires insuffisants à un leadership médiocre. L’Europe et l’Amérique du Nord, par exemple, sont confrontées à un déficit de 4,8 millions d’éducateurs, attribué aux départs à la retraite et à un intérêt décroissant pour la profession enseignante.
Dans certaines régions africaines, la situation est exacerbée par les troubles politiques et sociaux. Au cours des quatre dernières années, plus de 13 000 écoles ont été fermées en Afrique centrale et occidentale en raison de l’instabilité. L’Unicef a rapporté que cette semaine au Burkina Faso, la violence a empêché un million d’élèves et 31 000 éducateurs de retourner à l’école, et 25 % des écoles sont restées fermées au début de l’année scolaire.
John Agbor, représentant de l’UNICEF au Burkina Faso, a exprimé ses profondes inquiétudes quant à la situation actuelle. Soulignant les implications pénibles du refus d’éducation des enfants en raison de la violence et de l’instabilité, Agbor a souligné la responsabilité collective de garantir que chaque enfant du Burkina Faso puisse poursuivre ses études dans un environnement paisible et sécurisé.